On connaît le protestantisme par sa passion pour la Bible, son goût de la pensée, son implication dans les questions éthiques, moins par sa spiritualité. Le culte, la prière, sont pourtant des aspects fondamentaux pour les protestants. Nous parlons de la dimension spirituelle du protestantisme avec le pasteur Jean-François Breyne dans Échos protestants, une émission de RCF.
La spiritualité comme expérience personnelle du « devant Dieu » : être saisi pour progresser dans notre humanité.
Nous nous intéressons à la manière dont le culte structure notre vie. La place de la loi a été très fluctuante au cours des siècles. La grâce occupe une place prééminente. Si la prédication est centrale dans la tradition réformée, elle est au même niveau que la célébration de la cène dans la tradition luthérienne.
Nous nous interrogeons également sur la manière dont les communautés monastiques sont au cœur du monde, au cœur des choses. Aident-elles à retrouver le cœur de la vie ? La question du temps s’avère être un paramètre essentiel pour être en prise directe avec le réel.
Par ailleurs, la spiritualité est parfois considérée comme un produit de beauté chrétien qui permet de rester jeune et beau. En réalité, la spiritualité est l’expérience de la descente dans la profondeur de notre être pour en découvrir la vérité. Le silence, lui-même, est l’occasion de laisser passer les choses, les pensées pour découvrir une paix possible… faire de la place à une parole qui peut nous travailler. De plus, tenir compte de notre corps, de la respiration, pour comprendre où nous sommes, où nous en sommes. C’est ainsi que nous pouvons faire l’expérience du souffle, de l’esprit, qui est une donnée commune à toutes les spiritualités.