La force de l’espérance dans Star Wars

La pasteure Émeline Daudé analyse la saga Star Wars, qui n’est pas une série de films chrétiens, mais dont le réalisateur George Lucas reconnaît avoir utilisé les différentes religions pour alimenter le scénario.

La question qui se pose dans la seconde moitié du XXè pour les narrations est de savoir comment transmettre une espérance. Dans les années 50 Lewis compose Narnia, Tolkien Le Seigneur des anneaux, Azimov écrit sur les robots. C’est dans les années 77-83 que Lucas apporte sa réponse : un univers pour aider les gens à se forger un esprit critique et dire ce qu’est être humain, en vérité. Ce n’est pas un divertissement, mais une œuvre qui puise dans les traditions littéraires pour tendre un miroir au lecteur qui s’interroge sur la vie. Les films ne sont pas un portrait du monde, mais un regard sur le monde. Il s’agit de raconter la tragédie humaine avec tout ce qui la constitue.

Star Wars a des accents bibliques

Selon la « Force », il n’y a plus ni homme, ni femme, ni… ni… car tous sont un. La « Force » est reçue, mais elle n’appartient pas à ceux qui l’ont reçue. Le côté obscur est très bien défini, alors que le côté lumineux n’est pas très clair. Pourquoi la Force est-elle donnée à certains et pas à d’autres ?

L’espérance est qu’il y aura un Jedi qui viendra créer l’équilibre. Comment se réalisera cette espérance ? Qui est cet élu qui apportera l’équilibre dans la Force ?

Anakin est un enfant né par une grossesse spontanée. Doté de pouvoirs, il s’attache trop à sa mère. Il doit suivre un chemin semblable à celui de Jésus : tentation au désert, Gethsémani.

Sith et Jedi se séparent en prenant deux chemins différents pour un même but politique : les deux cherchent le bien et la paix. Ces deux visions tiraillent Anakin, mais la mort de sa mère le conduit à faire un choix radical pour protéger les être qui lui sont chers : il change de nom, de vêtement, de maître et espère posséder la toute-puissance. Le sénat glisse vers le côté obscur. En imposant des règles au monde pour que la paix arrive, c’est la logique de l’empire romain aux temps de Jésus, qu’on met en œuvre.

Finalement, Anakin décide de faire de sa mort un sacrifice qui mette fin au mal – au péché. Cela indique que même le pire des individus peut devenir capable de bien et être agent de rédemption. Le bien peut-il vaincre définitivement le mal ? N’y a-t-il pas des résurgences de l’Empire ? L’espérance s’avère être un monde déjà là et pas encore.

La Force devient un moyen de posséder ce qu’on espère : c’est l’engagement pour qu’un autre ordre du monde émerge. La grâce de la force coûte, elle aussi.

 

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