L’immigration n’est pas un fait nouveau. Les textes bibliques regorgent de récits de déplacements : Les fils de Abram quitte le domicile familial pour s’épanouir. Jacob et Benjamin vont en Égypte pour échappe à la famine qui les frappe. Moïse et les Hébreux fuient la tyrannie du pharaon. Les Israélites vont dans le territoire de Juda suite à l’invasion assyrienne. Des habitants de Juda sont déportés à Babylone. Paul parcourt le bassin méditerranéen pour évangéliser. Autant de migrations qui ne sont pas sans rapport avec ce que nous connaissons aujourd’hui au niveau mondial.
Nous engageons un dialogue avec Didier Leschi, Directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) pour faire le point sur la situation actuelle et pour envisager les perspectives.
Quelques indications démographiques
Jusqu’en 1990, 50% de la population immigrée venait d’Europe. En 2023, 50% vient d’Afrique dont 30% du Maghreb. C’est le tarissement de l’immigration ibérique qui explique ce changement. Les Marocains sont 2 millions et les Algériens 2,5 millions. 1 résident sur 10 a, en France, une origine africaine.
En 1968 3% des métropolitains de moins de 24 ans venaient hors de l’Europe. En 2023 ils sont 17%.
40% d’immigrés d’âge actif sont peu ou non qualifiés.
66% de la population immigrée vit dans les agglomérations de plus de 100.000 habitants. Pour la population non-immigrée ce taux est de 42%.
En Île-de-France la population immigrée est de 17% – 70% en Seine-saint-Denis.
Éléments sur l’intégration
En 2015 les USA ont accueilli 1,1 millions de personne (0,34/population – 320 millions). L’UE a accueilli 2,4 millions de personnes (0,47/population – 509 millions)
Les allocations versées par l’État
pour les personnes hébergées par l’État : Allemagne 135, Espagne 50, France 204
pour les personnes non hébergées par l’État : Italie 0, France 426
En octobre 2020, tous les soirs l’État mettait à l’abri 176.000 personnes.
2006 : 3 milliards dépensés par l’État pour l’abri d’urgence ; 3 milliards en 2020.
En France, l’usage est un « hébergement inconditionnel », aussi bien les demandeurs d’asile que les personnes sans papiers – une manière d’incarner la grâce pour tous.
Le logement social est occupé par 35% de la population immigrée et par 11% de la population non-immigrée (alors que 50% de cette population rentre dans les critères d’attribution).
Aide médicale d’État : 1 million pour 320.000 bénéficiaires en 2020.
Reconduites à la frontière : environ 30.000 par an sur une estimation de 300.000 personnes en situation de clandestinité.