soutenir la communauté éducative

L’éducation, c’est l’art de sortir des sentiers battus. C’est l’art de faire découvrir des aspects méconnus de la vie, de mettre à disposition des savoirs utiles pour approfondir notre connaissance du monde. L’éducation, c’est donc ce qui élargit notre horizon.

La langue hébraïque a bien conscience de cette fonction de l’éducation puisqu’elle a inscrit la lettre Lamed  ל   au cœur de son alphabet. Quand on regarde cette lettre, on observe qu’elle a une caractéristique par rapport à toutes les autres :

אבגדהוזחטיכ  ל  םנסעפצקרשת

Le lamed est la seule lettre à aller vers le haut. Elle va au-delà de la ligne sur laquelle toutes les autres lettres semblent être suspendues. Le lamed va au-delà de la ligne, au-delà de la lettre, au-delà du verset disait Emmanuel Lévinas. C’est là le sens véritable de l’éducation : aller au-delà du quant à soi, au-delà de notre savoir actuel, au-delà de notre condition première.

Lorsque le rédacteur de Deutéronome 5/31 écrit :

“Mais toi, tiens-toi ici auprès de moi, et je te dirai tous les commandements et les statuts et les ordonnances que tu leur enseigneras, afin qu’ils les pratiquent dans le pays que je leur donne pour le posséder.”

Il a en tête que l’éducation change notre manière de vivre. L’éducation nous sort de nos instincts faits de rivalité, de ressentiment. L’éducation, qui nous fait découvrir d’autres connaissances, nous enseigne le goût de l’autre, dont Dieu est la figure récapitulative. Les commandements divins et leur traduction en statuts et ordonnance, c’est l’art d’intégrer l’autre dans notre équation personnelle pour enrichir notre vie. On ne peut habiter la terre sans éducation , sauf à se comporter comme des sauvages.

Ainsi, l’éducation, en religion, à l’école, dans la famille, favorise l’esprit critique, l’art de s’interroger, de remettre en question.

Assassiner un enseignant, c’est vouloir éradiquer l’enseignement. S’en prendre aux enseignants, c’est vouloir écraser l’humanité, la réduire à rien. C’est vouloir éteindre les lumières de la connaissance et rendre tout le monde aveugle, inhumain.

En nous rassemblant ce lundi 16 octobre à 18h devant l’Opéra Comédie de Montpellier,

nous exprimerons notre solidarité indéfectible avec la communauté éducative, et nous pleurerons avec elle la mort d’un des nôtres, Dominique Bernard, en nous associant à l’émotion des blessés et de leurs proches.

Nous dirons notre attachement à l’éducation qui nous hisse au-delà des obscurantismes, vers cette transcendance qui fait de nous des êtres humains, capables d’amour et de fraternité.

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