Prophétiser pour ressusciter l’espérance des ossements desséchés et l’unité de la nation fracturée


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Ézéchiel 37/1-22

La main de l’Éternel fut sur moi, et l’Éternel me transporta en esprit, et me déposa dans le milieu d’une vallée remplie d’ossements. 2 Il me fit passer auprès d’eux, tout autour; et voici, ils étaient fort nombreux, à la surface de la vallée, et ils étaient complètement secs. 3 Il me dit: Fils de l’homme, ces os pourront-ils revivre ? Je répondis: Seigneur Éternel, tu le sais. 4 Il me dit: Prophétise sur ces os, et dis -leur: Ossements desséchés, écoutez la parole de l’Éternel ! 5 Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel, à ces os: Voici, je vais faire entrer en vous un esprit, et vous vivrez; 6 je vous donnerai des nerfs, je ferai croître sur vous de la chair, je vous couvrirai de peau, je mettrai en vous un esprit, et vous vivrez. Et vous saurez que je suis l’Éternel. 7 Je prophétisai, selon l’ordre que j’avais reçu. Et comme je prophétisais, il y eut un bruit, et voici, il se fit un mouvement, et les os s’approchèrent les uns des autres. 8 Je regardai, et voici, il leur vint des nerfs, la chair crût, et la peau les couvrit par-dessus; mais il n’y avait point en eux d’esprit. 9 Il me dit: Prophétise, et parle à l’esprit ! prophétise, fils de l’homme, et dis à l’esprit: Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel: Esprit, viens des quatre vents, souffle sur ces morts, et qu’ils revivent ! 10 Je prophétisai, selon l’ordre qu’il m’avait donné. Et l’esprit entra en eux, et ils reprirent vie, et ils se tinrent sur leurs pieds: c’était une armée nombreuse, très nombreuse. 11 Il me dit: Fils de l’homme, ces os, c’est toute la maison d’Israël. Voici, ils disent: Nos os sont desséchés, notre espérance est détruite, nous sommes perdus ! 12 Prophétise donc, et dis -leur: Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel: Voici, j’ouvrirai vos sépulcres, je vous ferai sortir de vos sépulcres, ô mon peuple, et je vous ramènerai dans le pays d’Israël. 13 Et vous saurez que je suis l’Éternel, lorsque j’ouvrirai vos sépulcres, et que je vous ferai sortir de vos sépulcres, ô mon peuple ! 14 Je mettrai mon esprit en vous, et vous vivrez; je vous rétablirai dans votre pays, et vous saurez que moi, l’Éternel, j’ai parlé et agi, dit l’Éternel. 15 La parole de l’Éternel me fut adressée, en ces mots: 16 Et toi, fils de l’homme, prends une pièce de bois, et écris dessus: Pour Juda et pour les enfants d’Israël qui lui sont associés. Prends une autre pièce de bois, et écris dessus: Pour Joseph, bois d’Éphraïm et de toute la maison d’Israël qui lui est associée. 17 Rapproche -les l’une et l’autre pour en former une seule pièce, en sorte qu’elles soient unies dans ta main. 18 Et lorsque les enfants de ton peuple te diront: Ne nous expliqueras -tu pas ce que cela signifie? 19 réponds -leur: Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel: Voici, je prendrai le bois de Joseph qui est dans la main d’Éphraïm, et les tribus d’Israël qui lui sont associées; je les joindrai au bois de Juda, et j’en formerai un seul bois, en sorte qu’ils ne soient qu’un dans ma main. 20 Les bois sur lesquels tu écriras seront dans ta main, sous leurs yeux. 21 Et tu leur diras: Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel: Voici, je prendrai les enfants d’Israël du milieu des nations où ils sont allés, je les rassemblerai de toutes parts, et je les ramènerai dans leur pays. 22 Je ferai d’eux une seule nation dans le pays, dans les montagnes d’Israël; ils auront tous un même roi, ils ne formeront plus deux nations, et ne seront plus divisés en deux royaumes.

Prophétise, mon frère. Prophétise, ma sœur. Prophétise sans relâche. Prophétise même si tu as l’impression que tu jettes ta parole au milieu d’un désert sans fin et sans espoir. Prophétise, fils d’homme. Prophétise, fille d’homme. Prophétise à outrance, prophétise sans relâche, sans lassitude. Peut-être auras-tu l’impression de jeter ton pain à la surface des eaux, mais avec le temps tu le retrouveras (Qohelet 11/1).

Évidemment, prophétiser semble être un geste d’autrefois, un geste suranné. Mais qu’est-ce que prophétiser , si ce n’est dire la vérité, rien de moins ? La vérité est l’art du prophète. C’est décrire le présent tel qu’il est, sans détour, sans déni. Et c’est proclamer l’espérance que contient ce présent. C’est à la fois parler d’aujourd’hui en disant la situation telle qu’elle est, et parler de demain en révélant toutes les potentialités de la situation présente. C’est à la fois vendredi saint et dimanche de Pâques. C’est à la fois la mort et la résurrection. C’est à la fois l’horreur de la crucifixion de l’innocent et la promesse du tombeau vide parce que le vivant est à chercher parmi les vivants. Aujourd’hui en faisant preuve de lucidité et demain, non en faisant des prédictions, mais en révélant toutes les potentialités de notre vie et, ce faisant, en ressuscitant l’espérance.

1. La vérité de Dieu sur notre présent

Aujourd’hui encore, le texte biblique porte un regard froid sur l’actualité. L’Esprit de Dieu qui est un esprit de vérité met l’homme de la Bible face à la vérité, la vérité la plus crue, la plus cruelle. Cette vérité tient tout à la fois de cette vision d’une vallée d’ossements secs, et de la fracture du peuple. C’est précisément notre réalité de Pâques cette année. C’est à la fois les images insupportables et les récits atroces qui nous viennent d’Ukraine où les corps sont profanés, les chairs souillées de multiples manières toutes plus abominables les unes que les autres. Là-bas, comme en d’autres lieux, l’humanité a été vidée de sa substance, jusqu’au creux des ossements qui ont été asséchés de leur moelle. Des corps parfois disloqués, il ne reste que des ossements desséchés. Il n’y a dans tout cela rien d’autre que la banalité du mal qui ne fait pas de quartier. C’est notre présent, c’est notre actualité.

À cette réalité qui gît au-delà de nos frontières, s’ajoute la réalité d’une société française particulièrement fracturée. Elle n’est pas fracturée seulement en deux, entre un Royaume du Nord – Israël – et un Royaume du Sud – Juda. Elle n’est même pas fracturée en deux blocs, entre la gauche et la droite. Elle est fracturée de multiples fractures ouvertes entre partisans de divers candidats, de divers partis, les deux ne se recoupant pas nécessairement, de divers avis sur l’attitude à adopter pour le deuxième tour des élections, sans qu’il soit évident que tout cela fasse de très bons français.

La vérité de Dieu, qui s’exprime chez Ézéchiel, est une vérité de surplomb qui observe les uns et les autres. La vérité de Dieu est une vérité qui tient ensemble les deux situations et, pour ce qui concerne la fracture nationale, c’est une vérité qui ne prend pas parti pour l’un contre l’autre, mais qui réunit tout ensemble. La vérité de Dieu ne consiste pas à dire si Juda a raison contre Israël ou l’inverse. La vérité de Dieu consiste à dire la réalité ultime, c’est-à-dire une vérité par delà les clivages, par delà les vérités partielles et surtout par delà les vérités partiales. La vérité de Dieu est universelle, elle est par delà les vérités politiques et les vérités historiques. La vérité de Dieu, la vérité théologique, ne cherche pas à savoir qui est le plus légitime sur le plan politique, qui est le plus fondé pour avoir le titre Israël.

La vérité de Dieu qui est révélée à celui qui est transporté dans cet environnement macabre et funeste, concerne l’être profond des personnes et des peuples. Et cette vérité commence par dire la désolation que provoque la mort. Il y a certainement quelque chose de spécifique dans le regard que les croyants portent sur une situation. Peut-être, lorsque nous pensons à la situation internationales, peut-être, lorsque nous songeons à la situation nationale, le regard a-t-il ceci de spécifique qu’il garde le traumatisme du vendredi saint. Et il sait les risques, il sait toutes les menaces que font peser sur l’histoire les postures imprécatoires, toutes les postures radicalisées. Il sait que cela peut conduire soit à la vallée remplie d’ossements desséchés, soit à la fracture du peuple. C’est la raison pour laquelle le regard croyant n’est pas partisan : il est caractérisé par une profondeur de champ qui pense déjà à l’après, au coup suivant. Ce regard croyant fonde une éthique qui pense à la réversibilité des choses. Une situation irréversible, c’est le vendredi saint sans l’espérance de Pâques. C’est le fol espoir d’échec et mat, la mort du roi, voulue par les grands prêtres. C’est en quelque sorte la politique de la terre brûlée. Et cela ne correspond pas vraiment à la perspective biblique qui envoie les témoins de Pâques vers la Galilée verdoyante.

Ainsi la vérité théologique commence par dire la désolation que provoque la mort. Parce que la mort est toujours un scandale et ce qui est mortifère, ce qui appelle la mort, est proprement scandaleux – ainsi Jésus ne meurt pas sur la croix avec la tranquillité de Socrate buvant la ciguë (André Gounelle). Il y a chez Jésus un cri qui déchire l’espace, qui déchirera le voile du temple de Jérusalem, car la mort est toujours affreuse, c’est un affront à l’espérance divine. Ainsi, la vérité théologique ne cache rien de l’horreur, car il n’y a pas de vie sérieuse sans intégrer la réalité de la mort et de ce qui tue. Il n’y a pas de vie possible sans intégrer la réalité de la mort et de ce qui est mortel au plan individuel ou au niveau d’une société.

La vérité théologique s’intéresse aux victimes, à ceux qui souffrent, à ceux qui meurent, à ceux qui sont empêchés de vivre. La vérité théologique s’y intéresse sans égard pour les considérations économiques, sans égard pour les questions d’orgueil. L’humanité est observée par Dieu sans être mise en balance avec des intérêts financiers ou des aspects matériels, ou des positions dans la société. La profondeur du regard du croyant tient justement à l’avenir des plus fragiles. Qu’adviendra-t-il des plus faibles, des plus fragiles d’entre nous ?

Quand Dieu demande de prophétiser, c’est d’abord pour dire cette vérité divine dont il est question. C’est cette vérité divine qu’il faut prophétiser, c’est-à-dire la rendre disponible à tout un chacun. Alors qu’il y a un peuple épuisé, vidé de sa substance, alors qu’il y a une nation fracturée, il est demandé à un homme de prophétiser, de dire ces vérités qui dépassent largement ce que chacun peut penser et dire dans son coin. Pouvoir penser tout ensemble. Pouvoir penser au loin et au proche, pouvoir penser les amis et les ennemis, les alliés et les opposants. C’est à un fils d’homme que Dieu s’adresse, expression qui signifie un être humain, c’est-à-dire à un individu pétri d’humanité, un être qui aura à cœur de faire valoir l’humanité et non pas des intérêts particuliers, des points de vue particuliers, un être qui a chevillé au corps la grandeur et la fragilité de l’humanité.

2. Prophétiser l’espérance et l’unité

Alors, il y a certes le vendredi saint, mais il y a aussi Pâques. Et prophétiser c’est non seulement dire cette vérité du présent, mais aussi dire les potentialités pour l’avenir. Ces potentialités, ici, sont de deux ordres : l’espérance de la vie qui l’emporte et l’espérance de l’unité. C’est cela qu’il nous faut entendre pour notre Pâques 2022. Ce fils d’homme, cet humain, est appelé à s’adresser au peuple exténué pour qu’il devienne vivant. Tout d’abord les ossements se rapprochent. Puis les nerfs poussent, qui permettront une sensibilité à la vie. Ensuite la chair, c’est-à-dire avoir de la consistance,  et la peau, ce qui donne forme à notre vie. Cette image est particulièrement intéressante : ne pas se jouer les uns contre les autres, mais les uns avec les autres – les ossements desséchés se rapprochent. Puis c’est la question de la sensibilité, des nerfs, qui est évoquée – pouvoir être sensible à la fragilité, pouvoir être sensible au sort de l’autre, être capable d’empathie. Et puis la chair, la consistance – avoir des convictions, ne pas être seulement un fétu de paille qui sera balloté par les circonstances. Et enfin cette peau qui nous donne forme, qui nous donne un visage et qui nous donne, donc, la capacité d’aller vers l’autre, d’engager une relation interpersonnelle avec celui qui se tient là, cela que nous n’avons pas nécessairement choisi, celui que Dieu met sur notre route. Et puis le souffle, l’esprit, pour que les êtres ne soient pas seulement des machines animées, mais qu’ils aient une intériorité.

Ce texte nous dit ceci : contre les apparences, la vérité de Dieu est que ce peuple exsangue a un avenir. La force de l’Empire n’a pas le dernier mot de l’histoire de ce peuple qui vaut infiniment plus que le déferlement de violence qui a pu s’abattre sur lui. Jérusalem a été détruite – et en Ukaraine il y aura bien des villes détruites – une partie de la population a été tuée, une autre a été déportée, elle est en exil. Le verset 9 indique que l’esprit de Dieu souffle sur ces morts qui, selon le terme hébreu, (verbe harag) ont été tués, massacrés. Ce peuple qu’on massacre peut monter du tombeau à ciel ouvert dans lequel il a été terrassé. Parce que la prophétie consiste à dire la valeur infinie de ces personnes qui ont été comme écrasées, mais dont la dignité n’a pas été égratignée aux yeux de Dieu.

Prophétiser, mes frères et sœurs, c’est dire qu’il n’est pas humain de vivre dans un tombeau. Et parce que nous avons des nerfs, nous ne devrions jamais nous habituer à ce que des êtres soient condamnées à vivre dans les décombres ou dans les tombeaux. Il convient donc de prophétiser pour que la vie monte hors des tombeaux, comme cela fut le cas à Pâques, car il n’est pas humain de laisser la vie dans les tombeaux. Prophétiser de sorte que nous ne cherchions pas la vie parmi les morts, que nous ne fassions pas de la mort notre centre de gravité ou une banalité, la norme de notre vie, la règle de notre vie. Pour nous, la rèlge, c’est Pâques. Comme cela sera indiqué aux disciples de Jésus au matin de Pâques, les tombeaux ne sont pas des lieux pour vivre. Nous ne devrions jamais nous habituer à ce que quiconque soit réduit à n’être qu’un tas d’ossements et que son quotidien ne soit pas autre chose qu’un tombeau.

Contre les apparences d’une société irrémédiablement fracturée, Ézéchiel propose un geste prophétique, c’est-à-dire de montrer la réalité de la vérité de Dieu qui transcende les visions étriquées de la vie. Ici le geste est symbolique au sens où il rassemble les fragments épars de la société qui s’estime incapable de vivre la moindre fraternité. Les anathèmes fusent. C’est à celui qui jettera le plus grand discrédit possible sur autrui. Et pensons aux conséquence cela a sur la suite de l’histoire. Comment vivre encore avec quelqu’un qu’on a conspué ? Comment est-il possible de faire société avec quelqu’un sur lequel on a jeté l’anathème ? Les frustrations et les rancœurs font grossir le flot des paroles et des actes qui vont à l’encontre de la fraternité. Le geste prophétique de ce fils d’homme, de cette personne pétrie d’humanité, consiste à dire l’unité de la nation, par delà tout ce qui divise aujourd’hui. Voilà ce qu’il nous revient de prophétiser aujourd’hui. Au lieu de proférer des propos partisans, le fils d’homme prophétise des propos qui ont un caractère universel. Après avoir annoncé ce que nous pourrions appeler la résurrection du peuple, il proclame la résurrection de la nation, du corps social dont les membres étaient en conflit.

La grâce divine transcende les sectarismes en forgeant une fraternité par le haut : en Dieu, nous découvrons que ce qui nous unit est supérieur à ce qui nous divise. Les frères ennemis que sont Israël et Juda, sont des ennemis appelés à découvrir leur unité.

Concrètement, aujourd’hui, cela signifie que, l’Église a une responsabilité de premier ordre. Nous avons, ici même, en ce lieu, une responsabilité de premier ordre, une responsabilité prophétique qui n’est pas seulement de proclamer la grâce, mais de l’incarner et de la rendre vivable pour tout un chacun. Que cela ne soit pas une parole en l’air, que cela soit bien une parole prophétique : est bienvenu ici même et le sera toujours tout le monde est le bienvenu celui qui votera ou qui ne votera pas, celui qui votera pour l’un ou qui votera pour l’autre. Est bienvenue toute personne qui se présente. Car chacun est bienvenu quelle que soit sa trajectoire, quelles que soient ses dispositions intérieures, et quoi qu’on dise de lui. La grâce divine transcende nos regards habitués à ne voir que le semblable – c’est la raison pour laquelle, ici, nous pouvons accueillir le dissemblable, le divergent. Il est évident que tous les choix ne se valent pas, mais il est tout aussi évident qu’en ce lieu la grâce reste toujours disponible pour quiconque, la prière reste toujours possible ; il est toujours possible de se replacer devant Dieu pour retrouver le goût de l’infini et le goût de l’universel.

Prophétiser, c’est proclamer cette double espérance contenue dans ce chapitre d’Ézéchiel : proclamer la résurrection des personnes qui ont perdu tout espoir, ces personnes qui pensent être arrivées au bout de leur vie – peut-être est-ce d’ailleurs votre cas, peut-être ressentez-vous ce découragement intérieur, ce renoncement possible tant la vie est difficile, tant elle est compliquée, tant elle semble parfois insupportable. Prophétiser pour faire monter les gens hors de leurs tombeaux et leur permettre de vivre, enfin – voilà notre responsabilité. Faire souffler l’esprit de Dieu pour redonner de la consistance à ceux qui n’en ont plus, ceux qui se sentent complètement vidés, complètement sec – le faire selon le dynamisme créateur dont il est question au début du livre de la Genèse.

Prophétiser, c’est proclamer la résurrection des peuples quand ceux-ci sont divisés, déchirés par des conflits ou qu’ils ne parviennent plus à se reconnaître comme membres d’une même humanité. L’unité peut être ressuscitée quand l’esprit de Dieu souffle, cet esprit qui est un esprit d’adoption qui nous apprend à crier à Dieu « Abba ! Père » (Romains 8/15) et nous fait prendre conscience de la fraternité qui nous unit.

Prophétiser, c’est faire entendre que, pour Dieu, même les ténèbres ne sont pas ténébreuses (Psaume 139/12).

Amen

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