La belle âme du musée Fabre

Le musée Fabre a composé une exposition temporaire intitulée « La beauté en partage ». Le sous-titre « 15 ans d’acquisitions au musée Fabre » explicite le sens de cette exposition visible jusqu’au 6 mars 2022 : c’est l’occasion de découvrir l’âme de ce musée, l’horizon vers lequel le directeur Michel Hilaire et ses équipes le mènent avec talent saison après saison.

L’exposition est organisée en dix espaces et une centaine d’œuvres qui disent ce qu’est la collection

permanente du musée : la recherche de la beauté. On y retrouve la peinture italienne, les œuvres des montpelliérains Sébastien Bourdon, Bazille bien sûr, Alexandre Cabanel, ou notre

Martin Barré 60-T-26

contemporain Vincent Bioulès. On y voit aussi le beau travail de la restauration d’un tableau de Poussin, Vénus et Adonis, qui avait été coupé en deux, dont on avait perdu le souvenir que les deux morceaux faisaient un tout et qui est présenté restauré dans sa version originelle. C’est, au sens strict, un travail symbolique de l’art, qui consiste à rassembler les éléments épars de ce qui fait la vie. Des faïences, des lettres de Bazille, des « études » ont aussi leur place dans ce panorama des trésors du musée Fabre. On y trouve aussi l’art abstrait auquel le musée s’est ouvert plus récemment, ce qui donne l’occasion de voir un Soulages, une œuvre de Geneviève Asse, une autre de Martin Barré et aussi de Viallat. Les paysages méridionaux constituent un trait commun à de nombreuses œuvres exposées.

Yan Pei-Ming La rencontre impossible

Il faut bien avoir conscience que tout cela n’est qu’un index de ce qu’il est possible de voir sur les quatre niveaux du musée constitué de l’hôtel de Massilian, de l’ancienne bibliothèque, du collège des Jésuites, de la récente aile Soulages et, de l’autre côté de la rue, de l’hôtel de Cabrières Sabatier d’Espeyran. Contrairement au titre donné par l’artiste Yan Pei-Ming à son triptyque, La rencontre impossible, la rencontre avec la beauté est rendue possible par la mise en valeur du travail de ces artistes. Sans oublier les efforts pédagogiques qui sont déployés pour rendre cela accessible aux plus jeunes et à ceux qui pensent ne pas avoir la culture suffisante pour y comprendre quoi que ce soit.

La beauté n’est pas une grâce à bon marché. Elle est le résultat d’efforts multiples, une communion de talents, de moyens financiers, de volonté et d’enthousiasme. Une série d’interviews filmées met en évidence la passion qui anime les conservateurs, les artistes, les mécènes, les collectivités territoriales, les amis du musée qui portent, ensemble, un projet culturel d’envergure internationale. Cette tension vers la beauté, c’est ce que la théologie nomme l’âme, ce vers quoi nous sommes tout orientés et qui constitue notre horizon, ce qui forge notre humanité. L’un des mérites de cette exposition est de mettre en évidence la pluralité de la beauté, aussi bien en ce qui concerne les sujets traités que l’art de partager ce qui nous mène au sublime.

 

 

La beauté en partage. 15 ans d’acquisitions au musée Fabre

Jusqu’au 6 mars 2022 au musée Fabre, 39 bd Bonne Nouvelle, Montpellier, du mardi au dimanche de 10h à 18h

www.museefabre.fr

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