Le temple de Maguelone dans son contexte historique

Thierry Verdier, professeur d’histoire de l’art à l’université de Montpellier, nous présente le contexte historique dans lequel le temple de la rue de Maguelone a été bâti.

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Le temple de la rue de Maguelone a été inauguré en 1870. Jusque là, la communauté protestante se réunissait dans la chapelle de l’ancien couvent des cordeliers, rue de l’Observance, qui est l’actuel Rockstore, rue de Verdun. Le lieu étant devenu trop exigu dès 1850, le Conseil envisagea la possibilité d’un nouveau temple et fera l’acquisition d’une parcelle donnant sur la rue de Maguelone nouvelle construite à l’initiative du maire Jules Pagézy, pour relier le nouvel embarcadère (aujourd’hui la gare SNCF saint Roch) et la place de la Comédie.

Selon le commentaire de Franck Labarbe et de Thierry Lochard, « l’édifice religieux s’ouvrant sur la nouvelle rue s’affirme aux yeux de tous comme un élément fort de la modernité de la ville. Le retournement de l’ancienne rue de l’Observance vers la moderne rue de Maguelone signifie pour la communauté protestante l’aboutissement d’une politique de reconquête de sa dignité et l’affirmation d’une identité culturelle particulière : celle d’un groupe social tourné vers l’avenir et fier de montrer, dans une ville où l’histoire religieuse est riche et tourmentée, la permanence d’une forme de foi différente. »[1]

Un concours est lancé en 1862 auquel répondent quarante-deux architectes de toutes nationalités. C’est le projet de William Bouwens qui est retenu, mais la phase d’étude montre un dépassement du budget prévu. Bouwens refusant de modifier son projet, le Conseil presbytéral se tourne vers le deuxième lauréat du concours, Francisque Estibot, mais aucun accord n’est trouvé avec lui. C’est finalement Louis Corvetto, architecte protestant montpelliérain qui était membre du jury, qui conduira les travaux et permettra l’inauguration du temple en 1870.

La Gazette de Montpellier 23 janvier 2020

 

Parmi les spécificités de ce temple, notons le plan en croix grecque qui permet au prédicateur en chaire d’avoir l’assistance à portée de regard. Notons également les deux tourelles construites à l’arrière du temple qui donnent un peu d’élan à cet édifice massif.

 

Et n’oubliez pas de réserver votre place pour la conférence de Rudy Ricciotti mardi 28 janvier à 18h30 au temple


[1] Franck Labarbe, Thierry Lochard, Le grand temple de Montpellier, patrimoine en Languedoc-Roussillon, 1998.

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